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Cet article change de ceux présents sur le site et se veut comme un récit de mon premier voyage en Afrique en Juin 2021. Cela fait 6 mois que nous sommes de retour en France (ma femme et moi même) et il me semblait important d'écrire et de partager ces moments.
Ce voyage s'est déroulé en Juin 2021, nous sommes parti de Francfort-sur-le-Main destination Windhoek en Namibie sur un vol direct de la compagnie Lufthansa. Ce voyage prévoyait 3 jours de chasse à la ferme Okatare, et trois jours de visite comprenant le parc d'Etosha, Twyfelfontein et la capitale.
Figure 1 : Carte de notre voyage en Namibie
1. Jour 1 : Arrivé et trajet jusqu'à Okatare
Nous sommes arrivé le matin à 09h00 à l'aéroport de Windhoek sous un soleil éclatant. A peine au sol, j' allume mon téléphone pour prendre les dernières nouvelles et je reçois un SMS de la compagnie qui nous annonce la perte d'un de nos bagages (Heureusement nous n'avions pas d'armes puisque la location été prévue sur place). Nous récupérons donc ce qui nous reste de valise et prenons la direction de la sortie pour trouver notre guide. Très aimable celui-ci à fait toutes les démarches pour rapatrier notre valise quelques jours plus tard à la ferme. Le voyage de l'aéroport jusqu'à la ferme durera 5 heures mais ébahit par le paysage et les animaux aperçus sur le bord de la route nous ne l'avons pas vu passer. Les routes sont impeccables et la circulation très bonne loin de ce que l'on pourrait s'imaginer de l'Afrique.
Figure 2 : Aéroport de Windhoek en périphérie de la capitale
Figure 3 : Eglise de Windhoek
Nous prenons la route nord en quittant Windhoek, nous traversons trois villes, Okahandja, Otjiwarongo et Outjo avant de bifurquer sur une piste secondaire (N-E) qui nous meneras une heure plus tard à destination. La ferme est une immense propriété clôturée sur plusieurs milliers d'hectares, la piste nous fait passer devant des maisons occupées par les employés avant d'arriver devant une grande maison à l'architecture coloniale. La ferme est autonome avec des puits qui dispatche l'eau dans la propriété et des panneaux solaires qui alimentent des batteries permettant de disposer d'un peu de lumière en soirée. Les journées seront courtes sur l'autre hémisphère nous sommes en hiver, le soleil se lève à 08H00 et se couchera au alentours de 18H00. Après avoir pris disposition de nos chambres, nous profiterons de la dernière demi-heure de soleil pour régler les armes sur la propriété.
Figure 4 : Les chambres de la propriété
Figure 5 : Anciennes éoliennes pour puiser l'eau
Figure 6 : Réglage des armes au "stand"
Figure 7 : Vue de la salle à manger
Anecdote de voyage: Les repas sont pris à l'extérieur sous un toit de paille (voir photographie ci-dessus). Le repas du midi sera systématiquement un tartare de gibier (Oryx, Kudu, Springboks) accompagné de salade. Le soir sera un repas chaud avec du gibier grillé sur le barbecue.
2. Jour 2 : Premier jour de chasse
Réveil à 7h00, petit déjeuner et nous partons en 4x4 pour un premier repérage. Le 4x4 nous dépose au pied d'une colline rocailleuse que nous escaladons pour observer le gibier à proximité. Je souhaitais prélever un Oryx, grande antilope emblématique avec ses longues cornes droite.
Figure 8 : Vue de notre point d'observation
Philipp, notre guide, aperçoit un mâle sur lequel nous pouvons tenter une approche. Après quelques informations sur la manière de progresser et un cours très intéressant sur la reconnaissance des empreintes, nous progressons entre la végétation essentiellement composé d'herbes sèches et de Mopane.
Figure 9 : Empreintes sur le sable
Nous marchons plusieurs kilomètres en se faufilant entre les herbes sèche et les arbres, le soleil projetant les ombres des arbres sur nos tenus et accentuant notre camouflage. Soudain, un veau d'Oryx vient à notre rencontre s'en retourne et donne l'alerte, première approche ratée. Nous reprenons un point d'observation en hauteur sur la colline la plus proche. Après quelques minutes d'observation nous découvrons un Oryx allongé au pied d'une autre colline dans une espèce de cuvette qui semblait rentrer un peu dans ce monticule rocailleux. Nous décidons de marcher les 5 kilomètres qui nous sépare de la colline, la contourner, et l'escalader pour se poster au-dessus de l'animal. Après une longue marche nous arrivons à l'endroit souhaité, notre guide passe devant pour entamer l'ascension de la colline, nous suivons derrière lui, la marche sera fermé par l'un des assistants de notre guide. Tout à coup le guide nous avertit : "SNAKE", je vois le reptile se glisser à quelques pas de nos jambes, ma femme fait un bond, l'assistant la suit. Grand moment d'émotion qui feront bien rire nos hôtes pour les prochains jours. Encore aujourd'hui je suis incapable de reconnaitre le serpent qui venait de passer mais ça restera un des bons souvenirs de notre voyage. Après cet épisode riche en émotion nous reprenons tant bien que mal notre ascension. Nous progressons prudemment et silencieusement sur les rochers pour atteindre le bord de la colline surplombant ainsi les deux Oryx couchés. L'un reste invisible à nos yeux le second caché derrière un buisson. Philipp me dit d'attendre qu'il sorte et de me tenir prêt. L'attente est interminable, je suis en position sur les rochers, la carabine prête à tirer, la main engourdie à force d'être statique. Au bout d'une longue attente, l'animal se lève, je rampe sur ma gauche pour me dégager un angle de tir. Effectuant un tir de haut en bas je remonte mon point de visé légèrement au dessus de l'épaule (quelques centimètres), et tir. Le coup part et vient percuter l'animal à l'endroit visé, l'Oryx s'écroule. Nous attendons quelques minutes en observant les mouvements de respirations de l'animal qui ne tardent pas à s'arrêter et entamons la descente. Prudemment nous nous rapprochons de l'animal en veillant à rester hors de portée d'un coup de corne. Mon premier gibier sur le continent Africain sera cet magnifique Oryx mâle.
Figure 10 : En position, nous surplombons l'animal à moins de 50m
Figure 11 : Oryx mâle
Nous chargeons l'animal sur le pickup Mahindra venu nous récupérer et retournons au lodge pour vider l'animal et prendre le déjeuner. La découpe est impressionante, à plusieurs chacun a une tâche bien spécifique, ils vident, coupent et dépècent l'Oryx en même temps. Bien entendu, nous aurons la joie de gouter sa chair le soir même. Il me semble important en tant que chasseur de manger ce que l'on tire, ça fait parti du code de conduite que je me suis fixer.
Figure 12 : La découpe est impressionante, en quelques minutes l'Oryx sera vidé, dépecé et découpé.
Les après-midi seront consacrées aux randonnées avec un guide. Il nous montrera les empreintes, la propriété, nous effectueront quelques approches pour le plaisir d'observer les espèces présentes sur le territoire. Nous aurons l'occasion lors des randonnées d'observer Gnou (Wildebeest), Springboks, Waterboks, Bubale (Hartebeest), Impala et grand Kudu. Le territoire est magnifique, nous nous coucherons le soir la tête pleine de rêves, et prêt pour de nouvelles aventures le lendemain.
Figure 13 : Observations pendant la randonnée, la nuit est déjà tombante.
Figure 14 : Les termitières sont une bonne indication pour se repérer. Elles indiquent le nord.
Figure 15 : Les installations sont superbes.
3. Jour 3 : Nous proposons à ma compagne de chasser
Le soleil commençait à se lever sur l'horizon pendant que nous prenions notre petit déjeuner. Le vent soufflait vers la terrasse du lodge et charriait les odeurs d'herbes sèches. La savane se réveillait et on commençait à apercevoir des springboks au loin qui se dirigeaient vers le point d'eau. Alors que le petit déjeuner touchait à sa fin, je proposais à ma compagne de chasser aujourd'hui à ma place, l'idée ne lui déplut pas, notre guide accepta avec joie.
Figure 16 : Vue depuis la terrasse extérieure du lodge
Tout comme le premier jour, nous commeçons notre chasse par escalader une colline afin de pouvoir observer la faune depuis notre promontoire. Nous étions à la recherche d'un springbok, ce serait le tout premier gibier de ma compagne.
Figure 17 : Observation depuis notre promontoire. (Rien de visible sans jumelle)
Après avoir trouver une zone propice à cette chasse, nous descendons de la colline et entamons une randonnée à travers les herbes sèches et les arbustes qui composent la savane. Nous progressons face au vent en veillant à ce que le soleil projette les ombres des arbustes sur nous, créant ainsi un redoutable camouflage naturel.
Figure 18 : Approche dans la savane.
Près de 15km de marche plus tard, nous observons à travers les jumelles les deux cornes du springbok qui dépassait des herbes hautes. Sans notre guide nous n'aurions pas réussi à observer ce détail. Nos yeux n'étant pas assez aguerris pour remarquer cette "anomalie" dans le paysage africain. Commence alors une approche comme je n'en avait jamais fait avant ce jour. Assis au milieu des herbes hautes, les pieds vers l'avant, nous commencions à nous approcher en prenant appuie sur nos poignets et nos jambes en faisant glisser nos fesses vers l'avant. (position assis)
Notre guide nous expliquera plus tard que cette façon de "ramper" et plus sûre car nous exposons moins facilement le haut du corps aux morsures de serpents. Nos pieds étant la partie la plus accessible lors de l'avancée.
L'approche fut longue et éprouvante. Les herbes étaient parfois coupantes, et le frottement du pantalon sur le sol et les branchages épineux mis à rude épreuves ma tenue de chasse. (J'ai jeté mon pantalon lors de notre retour au camp).
Arrivé à moins de 40m des cornes qui dépassaient toujours des herbes hautes (sans se faire entendre), nous établîmes une stratégie. Ma compagne se mettrait en position avec l'arme vers l'animal, positionné derrière son épaule je l'aiderais à voir l'animal et à viser. Notre guide sifflera pour faire lever le springbok et nous aurons quelques secondes pour effectuer notre tir.
En place, je guidais la lunette sur les cornes visibles de l'animal. Ayant reçu la confirmation qu'elle les voyaient bien, je fis signe à notre guide que nous étions prêt. L'adrénaline commençait à monter, et je sentais mon coeur frapper dans ma poitrine, comme si j'étais moi même à sa place. Le sifflement retentis à nos oreilles et le springbok se leva, alerte le regard dans notre direction et tous les muscles tendus prêt à bondir pour s'enfuir. Le temps parut s'arrêter, les secondes durèrent une éternité, je me souviens avoir eu le temps de me demander "pourquoi le coup de feu n'était pas encore parti" quand soudain la détonation resonna dans mes oreilles. Je vis l'aninal accuser le coup et tomber au même emplacement d'où il s'était levé quelques secondes plus tôt.
Le tir était propre, l'ogive avait frappée l'épaule dans le triangle vital de l'animal. Le guide nous fit observer le phénomène qui survenait lors de la mort du springbok. Les poils situés à l'arrière du dos de l'animal se soulevait pour s'ouvrir à l'instar d'une fleur vers le soleil. J'aime l'image qui laisserait à penser que c'est la façon dont l'âme s'élève vers le ciel. J'ai toujours aimé l'acte de chasse, la prise, la réussite, beaucoup moins la conséquence qui est la mort de l'animal même si je sais que c'est le jeu. Après quelques instants, les poils retombent sur le dos de l'animal et la fleur se referme.
Figure 19 : La "fleur" dorsale du springbok qui s'ouvre
Figure 20 : Suite de la photographie précédente
Figure 21 : Traditionnelle photographie du trophé
Le trophé n'est pas exceptionnel mais la chasse était grandiose, la plus belle approche qu'il m'est était donné de faire. Un souvenir qui restera gravé à jamais dans ma mémoire et un superbe premier gibier pour ma femme sur le continent africain.
La lecture est déjà bien assez longue, la suite arrive bientôt dans un nouvel article consacré à la partie tourisme de notre voyage. N'hésitez pas à poser vos questions en commentaires.